« Mental »
Je n’ai pas vraiment changé de caractère depuis mon enfance, je ne quitte pas trop mes valeurs. Je me suis égarée lors de son départ, certes, mais je me suis vite retrouvée sauf que, j’avais gagné un peu plus en force morale. Il faut l’avouer, je suis une vraie pleurnicharde, moins qu’avant sûre. Je passe mon temps à me poser des questions sur toute ma vie, sur le destin, sur mon futur. Je me demande si, un jour, les individus s’arrêteront de s’acharner sur ma petite personne. Je suis extrêmement fragile et instable, émotionnellement parlant. Les émotions influent vite mon comportement car je suis de nature impulsive. Si quelque chose me déchire le cœur, je me mettrais très vite à pleurer sans savoir m’arrêter ; si je me mets en colère alors je deviens très violente, comme ont pu le remarquer mes anciennes copines – ce qui était particulièrement drôle. J’aime, aussi, ma famille. Je ferais tout pour elle et je n’aime pas qu’on parle mal de ma famille, bien qu’elle ne soit que fictive. On peut dire que je suis une pure garce. Je n’arrive pas à me défaire de ce côté-là de ma personne, ça c’est légèrement calmé mais je le suis toujours. C’est comme des pulsions, j’éprouve le besoin d’humilier/rabaisser mais, parce qu’il y a un bon point, je m’exerce sur les autres garces, celles qui s’en prennent à plus faibles qu’elles. C’est plus drôle de les voir se retourner, avec un regard noir. J’ai vraiment l’impression qu’elles vont me sauter dessus, seulement, je sais me défendre. Pour l’instant, j’ai pas eu recours à la violence, ce qui est plutôt cool. Elles partent toutes avant le moment intéressant. Tout ça pour dire que je suis pas si méchante que ça, vu que je défends les faibles. Je suis une belle garce. Ah oui, je suis du genre narcissique. C’est un trait que j’ai pris, en grandissant, et que j’aime bien. En fait, c’est pas vraiment du narcissisme mais plus un sentiment d’infériorité que j’essaie d’effacer par mon éloge. Après, il est vrai que j’aime bien me regarder dans les miroirs. Je suis superficielle, en fin de compte. Je suis pas si différente de mes ex-copines … Quelle horreur … Bon, aller, il me faut une qualité quand même, là, j’énumère que mes défauts et j’me forge une mauvaise image, comme ça. Alors, je réfléchis, comme qualité, j’ai … je suis déterminée ! J’aime ce que je fais et je le fais bien ! Je suis très franche, aussi ! Ca me vaut beaucoup d’ennuie dont je me sors très bien ! Un coup de poing/pied et c’est terminé ! De mon ancienne vie, j’ai gardé mon gout pour la fête. J’ai perdu mon envie pour la drogue et pour le sexe, mais j’aime toujours autant l’alcool. D’un certain côté, j’ai décidé de me poser dans ma vie, penser plus à mon travail. Un travail que j’apprécie énormément. Lorsque je me bats, lorsque je traque, je me sens … libre. Je me sens moi-même. Mon cœur bat tellement vite, je me sens légère : un oiseau, je suis comme un aigle. J’ai pas d’autre chose à dire. On peut voir que je suis incapable de me décrire. Je suis bête, je pense, et c’est pour ça que le destin s’acharne sur moi. Ca doit être ça, j’en suis certaine.

« Vous, la piraterie et la Marine »
Pour les êtres aquatiques civils : Ce que je pense de la Marine ? C’est très mitigé. Je les déteste pour les expériences qu’ils font sur ma race, les scientifiques se croient vraiment pour des Dieux vivants sauf qu’ils tuent au lieu de donner la vie. Pourquoi ne travaillent-ils pas sur la reproduction entre les espèces ? En plus, je pourrais me prêter au jeu si je tombais sur un bel agent. Je m’éloigne … Après, je me demande pourquoi blâmer les agents ? Ils ne font qu’obéir aux ordres, ils assurent la sécurité publique et ils ne sont pas venus me chercher pour le moment. De plus, Mathieu fait parti des officiers donc je ne peux pas les haïr. Si je devais détester quelqu’un, ce serait les scientifiques. Ce sont de leur faute à eux, rien qu’à eux.

Les pirates … Je dois l’avouer … Je les aime. Ils me procurent du travail et donc de l’argent, ce qui me comble au plus haut point. Ils ne cherchent jamais à comprendre le pourquoi du comment, c’est plutôt cool. J’aime bien leur esprit débile et incalculateur. J’ai rien d’autre à ajouter sur ces abrutis que j’apprécie vraiment.

« Histoire »
J’avais sept ans lorsque j’ai eu à faire à la Marine pour la première fois. Maman, Olive, Emma et moi étions parties nous promener sur la petite plage qui bordait notre habitat, comme nous le faisions toujours. C’était le soir et une petite brise faisait flotter nos jolies petites robes fleuries ainsi que nos belles chevelures chocolat. La petite Olive dormait dans les bras de Maman et, Emma et moi, nous nous tenions la main en chantant de belles chansons. Nos voix se mêlaient en une symphonie douce et apaisante. Deux sœurs sirènes ne pouvaient que donner la plus belle des mélodies mais elles pouvaient, aussi, attirer les personnes trop ambitieuses. Maman nous avait toujours cru à l’abri sur notre petite grève jusqu’à ce jour. Ce jour maudit et bénit, à la fois. Ce jour que j’aime et que je déteste. Nous avions réussi à nous échapper, mais à quel prix ? Nous avons perdu les deux personnes les plus chers à nos cœurs. Nos petits cœurs de gamine tout juste âgés de sept à dix ans. La plus belle personne des océans a disparu sous nos yeux, sans que nous puissions faire quelque chose. Nous étions justes un peu plus devant lorsque nous avons entendu des cris. Le temps de nous retourner et cet horrible uniforme marin. Des bras puissants nous ont attrapés et nous ont tirés en arrière tandis que nos larmes et nos voix se mêlaient en un terrible accord. Olive était sur le sol, du sang se déversait de son petit crâne alors que Maman se faisait embarqué en hurlant à la mort. La plus belle des créatures venait de disparaitre, emportant avec elle, nos simples cœurs d’enfant meurtri. Pour dire vrai, nos yeux n’ont même pas regardé une seule fois le cadavre de ce qui nous avait fait office de sœur. C’est cruel à dire mais elle n’avait que deux ans et ce n’était pas si rare que ça de voir des bébés mourir. Nous nous sommes fait tiré en arrière et Emma a disparu, je me suis évanouie. Lorsque je me suis réveillée, j’étais allongée dans un lit, la couverture rugueuse couvrait mon frêle corps. Mes yeux me faisaient mal, surement rougis par les larmes. Je m’étais redressée et avait regardé autour de moi, un petit garçon me fixait. Il était pâle et avait de beaux yeux noisette. Son visage était légèrement rosi et bougon. Il était tourné de trois quart et regardait le mur, la bouche boudeuse. J’avais, alors, sentie des frissons que créait l’air frais. Rougissant, j’avais remis la couverture en place sans cesser de le regarder. C’est ainsi qu’à commencer ma nouvelle vie avec Luke et Mathieu : par une dispute, une simple dispute.

MATTY ∆ Tu t’es transformée pendant que je te nettoyais … Promis, je n’ai rien regardé ! Les filles, c’est trop dégueulasse.
S-HAYLIE ∆ M-Mais n’importe quoi ! C’est toi qui est dégueulasse, abruti !
LUKE ∆ Abruti ? En voilà un bien vilain mot dans la bouche d’une mignonne petite fille.
S-HAYLIE ∆ J’suis pas mignonne et j’veux ma maman !
MATTY ∆ C’est vrai qu’elle n’est pas mignonne !
LUKE ∆ Matty, c’est une fille, vois la comme ta future épouse, voyons !
MATTY ∆ Quoi ?! Ma future épouse ?!
S-HAYLIE ∆ Je refuse !
LUKE ∆ Comment t'appelles-tu, jolie petite sirène?
S-HAYLIE ∆ Comment vous savez ..? Où est Emma?
MATTY ∆ On t'a vu te transformé pendant qu'on te nettoyait ... C'est qui l'abrutie maintenant?
S-HAYLIE ∆ ... Et vous, qui vous êtes? Vous allez me dénoncer?
LUKE ∆ Moi, c'est Luke et lui, c'est Mathieu mais appelle le "Matty". Non, ne t'inquiète pas, t'es en sécurité ici.
S-HAYLIE ∆ Oh ... Je m'appelle Haylie seizième du nom des Hunt, mais appelez moi Sixteen-Haylie.
MATTY ∆ Abrutie ...
S-HAYLIE ∆ Tais toi!

Luke s’était mi à rire de sa belle voix grave tandis que je m’étais mise à bouder. Suite à ça, je me suis mise à vivre normalement mais sans aucune information car, dès que j’essayais de parler de ma famille, ils y coupaient net et je me retrouvais comme un amnésique. J’ai vécu comme telle longtemps, très longtemps.

Les années suivantes ont été plus ou moins normales. Je me suis vite habituée à ma nouvelle vie et au fait de voir Luke revenir taché de sang. Au début, ça me gênait, plus exactement, ça me retournait l’estomac. Je faisais la cuisine pendant que Matty s’occupait du ménage ; nous nous disputions constamment ; j’ai détesté les garçons par sa faute ; il détestait les filles par la mienne et on jouait ensemble dans le petit jardin. Nos petits jeux se sont vite transformés en combat puis en entrainement. C’est ainsi que nous nous sommes engagés sur la même voix que notre ‘père’. Mon sentiment de dégout, vers celui que je considérais comme mon frère, c’est transformé en amitié, si ce n’est plus. Plus je grandissais et moins je le voyais comme avant. Lui aussi, surement, mais pas comme moi. Il était plus méchant, plus violent avec moi. J’avoue ne pas avoir été tendre avec lui, aussi. J’étais supérieure dans le domaine du combat avec armes, surtout les poignards. Mathieu ne savait pas se battre avec autre chose que ses poings et lorsqu’on s’entrainait, sous les yeux de notre mentor, je gagnais souvent : ce qui avait le don de le mettre en rogne. Par conséquent, il était grognon tout le temps et m'humiliait fréquemment. Un jour, j’ai poussé le bouchon trop loin. Pour ma défense, ce qu’il faisait m’avait énervé. En y repensant, Mat’ est vraiment un beau garçon, même enfant, il l'était. Je devais avoir, environ, quatorze ans et j’étais vraiment masculine. Il était entouré de garçon de son école ainsi de quelques filles toutes plus belles les unes que les autres. Luke m’avait envoyé chercher le pain à la boulangerie, son groupe se tenait juste devant. Ils n’avaient pas voulu se pousser et j’avais mis à terre un garçon prénommé Ethan. Ce qui suivit l’élimination de cette andouille me mit dans une colère pire que terrible.

MATTY ∆ Franchement, t’es pas féminine Haylie.
S-HAYLIE ∆ Tais toi et laisse moi passer.
MATTY ∆ Tu te rends compte qu’en agissant ainsi, t’auras jamais de copain ? Tu m’fais trop d’peine ! Peut être qu’Aline peut te donner quelques conseils et de beauté, et d’élégance ! Ca pourra vraiment t’être utile !

Il avait éclaté de rire et avait serré une blonde dans ses bras –la fameuse Aline. Deux secondes après, il l’embrassait à pleine bouche. Enervée, j’avais jeté un caillou sur Mathieu. Un simple «Aïe » et il était reparti dans sa machination. J’avais envie de pleurer. Ravalant fièrement mes larmes, j’avais balancé encore et encore des pierres sur mon ‘frangin’. Au bout de quelques fois, il m’avait sauté dessus et nous avions roulés à terre. Je lui mis une raclée avant de partir en courant. Il m’avait crié une chose dont je n’avais pas fait attention « Tu me le paieras ! ». Suite à ca, je suis retournée dans l’eau où j'ai pu éliminer ma peine sans verser une seule larme. Ce jour là, je me suis jurée de devenir la plus féminine possible tout en lui restant supérieure. Ainsi, il allait comprendre que l'allure n'allait pas affecter ma façon de combattre et qu'il resterait misérable toute sa vie.

Deux ans pour mettre à terme mon plan, deux ans pour effectuer son plan. Chacun de notre côté, nous avons préparé la ridiculisation de l’un de l’autre sans montrer une once de tension à Luke. Nous parlions, rigolions comme nous l’avions toujours fait. Je m’escrimais à battre Matty qui, par sa croissance, devenait de plus en plus fort et s’amusait à me voir autant bataillé. Quand j’avais le temps, je sortais m’acheter des robes, des jupes et des chaussures. Je faisais beaucoup plus gaffe à moi-même, pensant quasiment tous les soirs à m’hydrater la peau. Je m’étais mise à me maquiller et me coiffer. Pendant qu’il prenait de la force, je prenais de la beauté. Je lâchais mes cheveux qui, en fin de compte, étaient magnifiques. Mon corps s’était féminisé : des hanches bien dessinés, des fesses toutes aussi belles dû à l’entrainement, des jambes fines et longues et, bien sûr, une jolie petite poitrine. Je me mettais souvent en valeur, surtout l’heure des entrainements où je n’étais vêtue que d’un simple short et un débardeur. Son regard sur moi commençait à changer. Je le sentais et ça me mettait mal à l’aise. Je m’étais dégotée une petite bande de filles superficielles que je dirigeais sans mal. Les garçons se faisaient beaucoup plus présent autour de moi et je m’éclatais à les rendre dingues de moi. Math’ n’appréciait vraiment pas. Au fil des jours de drague avec mes amies, ses regards se faisaient glacials –surtout pour nos pigeons-, il passait son temps à me fixer et ses lèvres ne touchèrent plus une seule fois celles d’Aline. J’avais réussi. Sauf que je suis devenue une vraie garce et je ne me suis pas arrêtée là. Par un heureux hasard, je me mis à sortir avec Ethan, le meilleur ami de mon ‘frère’. Je passais beaucoup de temps à traumatiser Aline, si bien qu’elle avait refusé de revoir mon partenaire. J’avais terminé ce qui m’avait pris deux ans à construire. Mes sourires étaient toujours victorieux et je ne vis plus jamais ce sourire enfantin et hautain qu’avait mon frère jusqu’à ce jour. Jour de désespoir, je fus littéralement anéantie. J’avais mérité une correction mais à ce point, c’est dégoutant. Je pensais le rendre fou de moi mais sa folie était trop grande, il voulait juste me détruire –comme ma famille l’avait été. Qui a dit que les mots étaient incapables de tuer ? J’vais lui casser la gueule, sérieusement. Ce jour là, nous étions en train de nous battre sous l’œil attentif de Luke. On se tordait dans tous les sens si bien qu’aucun de nous n’avait le dessus sur l’autre. Mes bras agrippaient fermement les biceps de Mat’, j’essayais de le pousser sauf que lui, aussi, il le faisait. La sueur dégoulinait, nous étions vraiment mouillés, si bien que j’aurais pu me transformer en sirène. Ma mâchoire me faisait souffrir tant je m’escrimais à sourire. Lui, il serrait les dents.

MATTY ∆ Tu penses jamais à ta famille, t’es vraiment nulle comme fille.
S-HAYLIE ∆ Pardon ? Je passe mon temps à me soucier de Luke ! Comment tu peux oser dire ça ?!
MATTY ∆ Tu l’aimes vraiment Luke …
S-HAYLIE ∆ Bien sur que oui ! A-bru-ti.
MATTY ∆  Tu veux que j’te raconte un truc sur ton précieux ‘papa’ ?
S-HAYLIE ∆ Quoi?
MATTY ∆ en la poussant brusquement par terre et en criant C’est lui qui a prévenu la marine pour ta famille ! Qui les a tués !
S-HAYLIE ∆ C’est … vrai ?
LUKE ∆ J’vais tout t’expliquer Hay’ mais écoute moi.
S-HAYLIE ∆ T’as tué ma famille ! Je te déteste.
LUKE ∆ Non mais attend …

J’étais partie en courant vers mon petit nid sous l’eau. Au début, je n’y avais pas cru. C’était strictement impossible que cet homme, que j’avais toujours admiré, m’ait kidnappé et dénoncé ma famille. Je suis restée un long moment là-bas. Je me rappelle juste que ça a tourné une nouvelle page de ma vie et que ça m’a fait énormément changé.

Après être resté un bien long moment sous l’eau, je suis retournée vers mon ‘père’. Je lui avais pardonné car il n’avait rien dit sur ma nature durant toutes les années où j’étais restée chez lui.  Une fois rentrée dans la maison, j’avais eu une longue discussion avec lui. Il m’avait appris pourquoi il avait fait ça mais qu’il le regrettait amèrement. Ensuite, il m’avait expliqué que Mathieu s’en était allé (il l’avait viré de chez lui pour le punir) chez les Marines pour ‘espionner’ soi-disant. J’avais regagné ma vie d’avant sans celui que j’aimais. Ma bande s’était enquit de me consoler de son départ et j’avais rompu avec Ethan. Chaque soir, je pleurais. Peu à peu, je me suis laissé entrainer par mes amies et le bonheur revenait. Nous faisions la fête toutes les nuits, alcool et drogue étaient au rendez-vous. Le sexe, je ne vous en parle même pas. En fait, je tente (toujours) de combler ce vide dans mon cœur. Je me suis dévergondée pour oublier : ça marcha pendant un certain moment. Seulement le destin doit me détester. Six mois après qu’il soit parti, je l’ai retrouvé. C’était dans un bar, nous y étions pour danser, faire nos petites garces, emmerder le monde quoi. Un verre à la main, je me trémoussais contre un gars –que je ne connaissais pas- quand ses mains m’ont saisie par les hanches. Je l’ai pratiquement castré avec mon coup de pied-retourné-en-robe. Après c’est le noir. Je ne me souviens plus trop de cette soirée. On a beaucoup discuté et bu, après c’est le flou. Bon, ok, je rigole, je vais vous dire la suite. On s’est embrassé –juste après qu’il se soit excusé pour sa connerie. Finalement, il était devenu gentil … sauf que ça dure jamais avec lui. Quand il a appris que j’avais cassé avec son meilleur pote pour lui, il s’est détourné, dégouté. Je venais de le perdre une seconde fois, mon cœur était dé-chi-ré. Le lendemain fut pire : je m’entrainais pour ma formation de chasseuse de prime (Luke m’avait appris que j’étais prête à partir, à m’envoler) lorsque ma Bande m’a rendu visite. Elles en sont parties écœurées, en saignant et pleurant. Pourquoi le destin s’en prend-il à moi quand tout va bien ? C’est la seule question que je me répète sans cesse. Le pire, je crois, c’est que la scène c’est déroulé sous l’œil peiné de mon mentor. Honteuse, je suis partie pleurée dans ma chambre. Je suis une vraie pleurnicharde, en vrai. Il m’avait rejoint et m’avait pris dans ses bras longuement en me chuchotant de me calmer, que ce n’était pas grave, que tout allait s’arranger et là, j’avais lâché « Je veux reprendre ma vie à zéro, tout recommencer … J’en ai tellement marre … ». Il m’avait serré et m’avait promis ce renouvellement. Bref, ça c’est fait. J’ai repris ma vie en main, me concentrant sur mon entrainement, je suis devenue chasseuse à part-entière, je me suis fait de vraies amies et je continue de travailler sur ce renouveau. Depuis ? Ca se passe bien, j’évite les grosses erreurs. Je n’ai plus vu Mathieu, non plus, juste reçu une lettre d’excuse et d’adieu. Il est allé se battre contre des voyous vraiment impitoyables et cruels, il ne savait pas s’il allait revenir ou non. Je sais qu’à cette heure, il est vivant car nous n’avons toujours pas obtenu de lettre de front, comme on dit, donc je poursuis paisiblement cette vie de labeur, attendant patiemment de le revoir.

« Derrière l'écran »
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