Moi c'est Nymeria Rhodes-Sirens mais on me surnomme Nym'. Je suis née un 14 juin, donc j'ai 19 ans. Je suis hétérosexuelle et c'est compliqué. Et, si jamais tu veux le savoir, je suis une créature aquatique originelle. Sous l'eau, je prend une forme mi-humaine mi-animale. Et je suis en partie un dauphin gris. En ce qui concerne ma petite vie, je suis une civile.

Je suis un personnage prédéfini et on me dit souvent que je ressemble à Astrid Bergès-Frisbey.

SORA — T'es complètement barrée ! T'as essayé de me noyer !

Lorsque j'y repense ... Je me dis qu'en fait j'aurais dû le noyer. Mais quelque chose m'en avait empêché à cet instant-là. Pour tout vous dire je pense surtout que c'est la façon dont il m'avait parlé une fois la tête hors de l'eau qui m'avait finalement retiré l'envie de retenter mon attaque, en plus de la frousse que je ressentais. Après tout c'était tout à fait normal comme réaction de ma part ; quand un inconnu vous surprend d'une telle manière, qu'il n'est pas de la même race que vous et qu'en plus vous étiez sûrs qu'il pouvait vous causer de sérieux ennuis, vous vous seriez mis à lui parler le plus normalement du Monde, vous allez me dire ? Eh ben c'est dommage parce que moi je n'y croyais pas une seule seconde au début. D'ailleurs si dans un futur proche un homme me verra sous ma forme aquatique, ma réaction sera la même. Je tenterai de le faire taire à tout jamais, car non seulement je n'ai confiance en personne, mais surtout car le seul humain dont je ne me méfiais pas m'a quittée il y a de cela plusieurs années. Je me demande même si un jour il reviendra pour me voir. M'enfin là je vous laisse lire ce qu'il y a d'écrit en bas, pas la peine que je me mette à penser encore et encore de cet épisode ci de ma vie, que je ne réussirai sans doute pas à oublier, même après plus d'une centaine d'années d'existence.

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SORA — Nymeria c'est un prénom de vieux.
NYMERIA — Sora c'est un prénom de fille.

La réflexion qu'il eut lorsque j'avais dit cette phrase m'avait donnée l'envie de rire. Autant vous le dire clairement : ce gamin était pour moi un vrai clown. Lorsque j'étais en sa compagnie j'avais l'impression que toutes mes idées noires s'évadaient de ma tête, pour la simple et bonne raison que je considérai Sora comme étant le seul enfant qui méritait un peu d'estime de ma part. Il était mon rayon de Soleil, la lumière étincelante au bout du long tunnel noir dans lequel j'avais l'impression d'être prisonnière. Mais ça bien sûr, je ne le lui avais jamais dit. Pourquoi ? Parce que. Je n'ai jamais aimé exprimer mes sentiments, ni même montrer aux autres que je les appréciais. Par contre pour leur faire prendre conscience que je les détestais là oui, vous pouviez compter sur moi pour le leur dire cash. Et je n'ai toujours pas changé.

Je parie qu'il ne pense pas à moi à l'heure qu'il est, alors au pire on s'en fout de notre histoire. Ma mère passait son temps à me rappeler que l'amitié ça n'existait pas. Que lorsque j'allais grandir, je ne devais pas m'attacher aux autres car tôt ou tard ils allaient tous partir. Tous nous délaisser pour s'intéresser à quelqu'un de meilleur. Dans le cas du gamin au grand courage il n'avait pas décidé de me laisser seule pour une autre mais bien pour réaliser ce dont il rêvait ; devenir pirate. C'était selon moi la pire des trahisons qui pouvait être. Non seulement celui que je pouvais appeler comme étant mon " ami " avait choisi de pouvoir tout faire pour appartenir à l'équipage d'un navire pirate, mais aussi de ne pas me suivre alors que j'avais mis ma fierté de côté en lui demandant cela.

NYMERIA — T'es un menteur, si t'avais réfléchi t'aurais pensé à moi !

Cette phrase était sortie toute seule de ma bouche, sans même que je ne m'en rende compte. Je l'avais dit sans hausser le ton, et pourtant ... J'ai comme qui dirait le sentiment qu'elle avait eu le même effet qu'une gifle sur la joue du petit d'autrefois qui voulait devenir grand. Du moins je l'ai longtemps espéré. Des fois lorsque je me remémorais cette scène, je me disais que peut-être la façon dont je l'avais dite l'avait surpris. L'avait touché. A vrai dire si je m'étais mise à penser à des trucs pareils c'était surtout parce que même moi je n'en revenais pas. En plus de toute la tristesse que je ressentais à ce moment là, la sincérité dont j'avais fait preuve ce jour là ne pouvait que me peiner encore plus car elle prouvait que j'étais anéantie par ce que celui que tout les autres appelaient " le bâtard " m'avait annoncé. Ce que je ressentais à ce moment là était tellement douloureux, tellement ... En fait non, je n'ai pas de mots pour définir ce que c'était exactement. Dire que ça me déchirait le cœur n'était pas encore assez. Dire que j'en souffrais énormément non plus ; c'était quelque chose de tout simplement ineffable. Voilà tout.

Je n'avais rien trouvé d'autre à dire parce que j'étais consciente que je ne pouvais pas l'empêcher de partir à la recherche de son père, ni de rejoindre la communauté des êtres cruels et sans cœurs qu'étaient -et que sont toujours de mon point de vue- les pirates. Alors je m'étais retournée et sans dire un mot de plus m'était mise à nager pendant plusieurs secondes, plusieurs minutes, voir plusieurs heures ... Je n'avais pas la tête à faire attention au temps à ce moment là. Tout ce que je souhaitais était m'éloigner le plus loin possible de celui qui m'avait selon moi -sur le coup- jeté comme une algue de mer.

Je me sentais non seulement trahie, mais aussi blessée et vexée par ce petit bout d'homme.

Le garnement que j'avais vu pour la première fois à l'âge de huit ans était en train de grandir. Je crois que ce qui a fait que l'effet de chute avait été si violent était qu'en réalité je ne m'étais aperçue de rien. À mes yeux ce mec était encore immature et ne pensait ni à l'avenir, ni à quoi que ce soit d'autre si ce n'est à ceux dont il était proche ... Et donc à moi aussi. Du moins je croyais qu'on l'était nous deux. J'étais convaincue que je faisais partie de ce groupe de personnes. Mais tout compte fait je ne me faisais -malheureusement- que des idées fausses. Je ne dirai pas qu'aujourd'hui j'en ris car ça n'est pas vrai mais je ne dirai pas non plus que j'en pleure bien que pour être sincère, j'en ai de temps à autres grandement l'envie lorsque je repense à notre histoire.

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NYMERIA — AU SE-...

C'est tout ce dont je me souviens avant de m'être évanouie. Quelques temps plus tard -je n'ai aucune idée de combien de minutes précisément-, j'avais retrouvé mes esprits. J'étais allongée de tout mon long à terre dans ma forme humaine. Les premiers membres que j'avais vu en ouvrant mes grands yeux céruléens étaient mes jambes. J'avais tout de suite compris que l'homme qui m'avait kidnappé m'avait jeté comme un simple poisson à terre. Sauf que pour peu à peu reprendre mon physique normal, il me fallait un bon moment qui se comptait en une quinzaine de minutes environ, alors additionnez en plus la durée de ma convalescence et le total sera dur à compter tellement il y aura de chiffres dans l'équation. J'avais donc l'horrible sensation d'être aussi sèche qu'une étoile de mer restée au Soleil une journée toute entière.

KIDNAPPEUR — T'ES DEBOUT TOI ?

Ce barbare hurlait tellement fort que j'en avais mal aux oreilles.

NYMERIA — Mmh.
KIDNAPPEUR — EH ! J'VEUX PAS QUE MA MARCHANDISE CRÈVE. TIENS TOI TRANQUILLE, JE VAIS TE FOUTRE DANS DE L'EAU GLACÉE, CA TE FERA QUE DU BIEN.
NYMERIA — N-non, stop. Écoutez au moins ce que j'ai à vous dire : ne me laissez pas trop longtemps dans l'eau g-...
KIDNAPPEUR — BON COMMENCE PAS A FAIRE TA DIVA, ESTIME TOI HEUREUSE QUE JE TE LAISSE PAS AU SOLEIL ENCORE PLUS LONGTEMPS.

Et d'un coup il m'avait prit par la taille, me portant comme un sac de farine sur sa large épaule. L'odeur qui dégageait de son haut était nauséabonde. Elle n'arrangeait rien à mon état qui ne cessait de se dégrader au fil des secondes qui passaient. J'avais ensuite perdu connaissance. Pouf, plus rien.

SORA — Vas-y putain !
NYMERIA — J'veux pas ! Pas sans toi !
SORA — Nym', fais pas la conne ... Barre toi et reviens jamais ... je te retrouverai !
NYMERIA — Promis ?
SORA — Promis.

Et sans plus attendre, je m'étais approchée de l'humain aux cheveux d'ébène, avait posé mes mains sur ses épaules afin de m'appuyer sur lui et l'avais embrassé sur ses lèvres. C'était court et sur le coup je n'avais pas réalisé l'acte que je venais de faire car en moins de trente secondes je m'étais enfuie très loin dans un non lieu, là où aucun marchand ne pouvait me capturer. C'était plus tard en repensant à cette journée qui avait été pour le moins assez mouvementée que je m'étais rendue compte de ce que j'avais fait de façon spontanée.

NYMERIA — Purée ...

Et les larmes avaient commencées à couler abondamment de mes yeux. Savoir que l'on allait plus être ensemble comme on l'avait été  durant six ans me faisait énormément mal. Heureusement que peu après le départ de celui qui me considérait sûrement comme sa meilleure amie j'avais eu la chance de rencontrer sa mère, une très belle femme aux cheveux roux. Sa peau était aussi blanche que celle de son fils. Mis à part cela, ces deux là ne possédaient rien en commun. J'arrivais quand même à distinguer quelques airs de famille, qui me faisaient vaguement penser à Sora - que je n'étais pas prête d'oublier de si tôt.

Petit à petit j'avais commencé à me confier à cette femme, qui me rassurait à chaque fois en me disant qu'elle connaissait son petit garçon et qu'il allait revenir. Ses paroles étaient douces, sa façon d'être aussi.

Alliana Carhays n'a pas changée. Je l'apprécie tout autant qu'avant et chaque fois que l'on se parle on se rapproche un peu plus l'une de l'autre. C'est une mère respectable, je ne suis qu'une jeune adulte au sale caractère. Ces dernières phrases sont peut-être mal placées mais tant pis ; elles valent la peine d'être écrite quelque part.

Se levant du rocher N&S sur lequel elle était assise, Nymeria se dirigea jusqu'au bord de l'eau, mit la feuille de papier sur laquelle était écrit le contenu de cette " lettre " dans une bouteille en verre, ferma celle-ci puis la jeta à la mer. La jeune femme observa la bouteille jusqu'à ce qu'elle eut été emportée par les violentes vagues. Cette fin d'après-midi aucun navire n'était passé par là. Tant pis. La belle comptait revenir le lendemain de toute manière, comme tous les jours que Dieu faisait. Entre temps elle allait juste se contenter de profiter de la magnifique vue du Soleil couchant avant d'aller rendre visite à Alliana, qui était devenue pour l'être aquatique à la voix ensorcelante bien plus qu'une simple connaissance. C'était sa confidente, mais aussi une deuxième mère à ses yeux. Cette femme au grand charisme avait des airs de son fils ; qui faisait qu'elle lui faisait penser à son pirate adoré.